• Bamako, Hamdallaye ACI 2000 Rue 329 Porte 120
  • +223 20 22 16 15 / +223 20 22 16 17
  • contact@jigisemejiri.org
In Actualité

Les filets sociaux au Mali : protéger les plus démunis et renforcer la résilience

LES POINTS MARQUANTS
  • Un atelier sur la protection sociale, organisé par la Banque mondiale au Mali, a réuni les représentants de services étatiques, de bailleurs de fond et d’organisations internationales.
  • Confrontée à plusieurs crises, la population malienne est vulnérable, et nombreux sont ceux qui peinent à trouver des moyens de subsistance.
  • Depuis 2013, la Banque mondiale soutient un projet d’urgence de filets sociaux qui fournit des allocations ciblées à 62 000 ménages.

BAMAKO, le 3 août, 2015—Les filets sociaux sont-ils efficaces ? Tel était le sujet débattu lors d’ateliers organisés par la Banque mondiale à Bamako les 22 et 23 juin. Rassemblant des représentants issus de services étatiques et d’organisations humanitaires et de développement maliens, ces journées de partage ont offert l’opportunité de passer en revue les différentes approches et stratégies mobilisées pour déployer des programmes de filets sociaux dans le pays.

Face aux crises dans le Sahel—catastrophes naturelles, incertitude politique et économique, mise à mal des moyens de subsistance—la population malienne est vulnérable, surtout les plus pauvres. Dans beaucoup de villages maliens, chaque jour donne lieu à une lutte pour la survie.


« « Le jour où j’ai reçu cet argent, ce fut un fort soulagement car j’étais très endettée. J’ai remboursé toutes mes dettes  »

Togorotien Sacko

Bénéficiaire du Projet d’urgence de filet sociaux (Jigiséméjiri)


« Nous mangeons ce que nous trouvons, au jour le jour. En dépit de mes efforts, ce n’est pas toujours suffisant », déplore Sira Coulibaly. Mme Coulibaly habite dans le village de Koulouniko et vit de la vente du bois de chauffe. Le fait de pouvoir manger dépend de sa recette journalière. Afin d’atténuer la pauvreté et l’insécurité alimentaire, la Banque mondiale et le gouvernement du Mali ont mis en place un projet d’urgence de filets sociaux à hauteur de 70 millions de dollars. Connu sous le nom JIGISEMEJIRI, « l’arbre de l’espoir » en langue bambara, il s’agit de distribuer des allocations ciblées à 62 000 ménages dans 106 communes, victimes d’insécurité alimentaire. « Ce projet construit les piliers d’un système national de protection sociale au Mali », indique Mahmoud Sako, coordinateur du projet.

Les bénéficiaires ont constaté l’impact positif du projet, et rappellent le besoin d’un système de protection permanent des ménages en situation de pauvreté et d’insécurité alimentaire chronique.

« Le jour où j’ai reçu cet argent, ce fut un fort soulagement car j’étais très endettée. J’ai remboursé toutes mes dettes », explique Togorotien Sacko du village de Koulouniko, dans  la région de Koulikoro, située au sud du pays.  « Le travail de nos enfants ne nous permet pas de couvrir les besoins de la famille. Les temps sont durs », ajoute-t-elle.

Mme Coulibaly a acheté des céréales pour la famille : « J’ai reçu 30 000 francs CFA grâce au projet, ce qui m’a beaucoup soulagée. »

Les principales thématiques discutées lors de l’atelier comprenaient de l’ancrage institutionnel ; du registre social ; du ciblage ; des modalités de paiement et des mesures d’accompagnement des allocations pour améliorer le capital humain des enfants.

Selon les échanges de l’atelier, un système national de filets sociaux gagnerait notamment à s’appuyer sur les actions ponctuelles d’assistance humanitaire, créant ainsi des passerelles entre urgence et développement, tout en prenant en compte les contraintes spécifiques du terrain en termes d’accès, de distances et de peuplement.

En cas de choc ponctuel, le système pourrait idéalement se déployer à grande échelle afin d’assister rapidement les ménages vulnérables, impliquant une bonne coordination entre les services étatiques, bailleurs de fond, organisations non gouvernementales et organisations internationales. Les interventions iraient au-delà des seules allocations pour intégrer aussi le développement du capital humain, la nutrition et la résilience des ménages.

Les participants ont estimé qu’il était important de réaliser des actions en faveur de la nutrition, telle que la distribution d’un complément alimentaire pour les membres les plus vulnérables des ménages (jeunes enfants,  femmes allaitantes et femmes enceintes), composé des farines enrichies, idéalement produites localement.

En ce qui concerne le renforcement de la résilience des ménages, les participants ont misé sur des séances de sensibilisation spécifiques sur l’épargne, les activités génératrices de revenus (AGR), les institutions de microfinance et les travaux à haute intensité de main d’œuvre.

Leave a Reply

Send Us Message

*

You may use these HTML tags and attributes: <a href="" title=""> <abbr title=""> <acronym title=""> <b> <blockquote cite=""> <cite> <code> <del datetime=""> <em> <i> <q cite=""> <s> <strike> <strong>